Les scientifiques proposent une explication évolutive pour les taches du léopard et les marques d'autres chats sauvages.
Qu'est-ce qu'un léopard ?
Le léopard, (Panthera pardus), également appelé panthère, grand félin étroitement lié au lion, au tigre et au jaguar. Le nom de léopard a été donné à l'origine au chat maintenant appelé guépard le soi-disant léopard de chasse qui était autrefois considéré comme un croisement entre le lion et le pard. Le terme pard a finalement été remplacé par le nom léopard.
Sa robe est très reconnaissable grâce aux taches noires sur son pelage qui ont donnés des idées de styles à plusieurs stylistes comme la création de chemise léopard pour femme.
La tendance léopard ne fais que grandir et devient de plus en plus présente dans notre mode actuelle.
Pourquoi le léopard a-t-il des taches ?
Plus d'un siècle après que Rudyard Kipling ait proposé sa propre explication dans les Histoires d'un jour, des scientifiques ont révélé comment le léopard a obtenu ses taches.
Selon des chercheurs de l'université de Bristol, les marques sombres en forme de rosette de l'animal, et celles d'autres chats sauvages, sont la réponse de l'évolution à l'environnement des créatures et au fait qu'elles chassent de jour ou de nuit.
Les chats qui chassent de jour sur des terrains rocheux ouverts ont tendance à avoir un pelage uni, tandis que ceux qui bondissent des branches des arbres de la forêt tropicale ont généralement une fourrure tachetée. Dans chaque habitat, les marques du chat améliorent son camouflage et en font un prédateur plus efficace.
Pour les petits chats, la couleur de la fourrure peut les aider à se cacher des grands carnivores.
A) Étude de WILL ALLEN sur la cause des taches des chats sauvages
Will Allen, un écologiste comportemental, a étudié les motifs du pelage de 35 espèces de chats sauvages et a compilé des détails sur leurs habitats, leurs styles de chasse et les moments où ils rôdent.
Les chats aux marques complexes et irrégulières, tels que le léopard tacheté bien connu, se trouvaient majoritairement dans des forêts denses et sombres et chassaient la nuit.
Dans le conte de Kipling de 1902, un chasseur éthiopien peint des taches sur un léopard pour l'aider à se fondre dans les "ombres mouchetées et tachetées" de la forêt.
"À part la partie peinture, Kipling avait tout à fait raison", a déclaré Allen. "Le léopard a obtenu ses taches grâce à une vie dans des habitats forestiers, où il utilisait les arbres et la chasse nocturne".
Un rapport sur cette étude est publié dans la revue Proceedings of the Royal Society B.
Dix chats de l'étude d'Allen avaient un pelage uni et vivaient dans des paysages ouverts, souvent arides. Le chat des sables vit dans les déserts arides d'Asie et d'Afrique et a des pattes particulièrement poilues pour se protéger des sables brûlants.
Le chat de Pallas, au pelage uni, se fond dans les steppes sans arbres de l'Asie centrale, tandis que le petit chat des Andes a un pelage gris argenté qui s'accorde avec le paysage rocheux.
Dans certaines parties du monde, les jaguars et les léopards sont entièrement noirs, une adaptation qui ne semble se produire que chez les espèces qui vivent dans une gamme variée d'habitats.
Dans le cadre de l'étude, M. Allen a demandé à des volontaires de faire correspondre la fourrure de différents chats sauvages à des motifs de pelage générés par ordinateur, allant de marques simples et unies à des marques complexes et irrégulières. En comparant les marques sur l'arbre généalogique des chats, Allen a constaté que des motifs similaires étaient apparus rapidement et à plusieurs reprises au cours de l'évolution des félins.
Certains chats semblent avoir des marques qui ne sont pas adaptées à leur terrain de chasse naturel. Le guépard, par exemple, a un pelage tacheté distinctif mais vit dans les déserts clairsemés de l'Afrique subsaharienne.
Mais l'athlétisme impressionnant de cet animal lui permet d'atteindre une vitesse de plus de 100 km/h en trois secondes, et il est donc possible qu'il ait moins recours au camouflage que les autres félins.
B) Étude du Dr Scott Burnett sur la faune australienne
Le Dr Scott Burnett, écologiste de la faune à l'Université de la Sunshine Coast, affirme qu'il existe des similitudes intéressantes entre ces découvertes et la faune australienne.
Burnett explique qu'à queue tachetée, par exemple, vivent dans la forêt tropicale et ont un pelage complexe avec de nombreuses taches de tailles et de formes différentes. En comparaison, le quol nordique vit dans les savanes boisées où les arbres sont très espacés, son pelage est plus petit et ses taches moins vives.
"Dans un environnement de forêt tropicale, les motifs qui tombent sur le sol de la forêt sont beaucoup plus complexes en raison des différentes couches de feuilles et de la quantité de feuilles. Ce n'est qu'une spéculation, mais je pense que les taches évoluent en réponse au motif de fond", explique-t-il.
Les chercheurs ont également constaté que les chats des forêts tropicales ont tendance à avoir un pelage plus foncé.
"C'est ce que nous constatons également avec ces deux quols", déclare Burnett.
"Il ne s'agit pas seulement de se faufiler parmi les proies, mais aussi de se camoufler pour échapper aux prédateurs. En ce qui concerne les quols, je soupçonne qu'ils se camouflent pour échapper à des prédateurs tels que les aigles, les grands hiboux, les diables de Tasmanie et les thylacines, qui vivaient autrefois sur le continent, ainsi que des animaux disparus comme les goannas géants et les lions marsupiaux.
Selon M. Burnett, ces recherches pourraient être appliquées à la conservation des marsupiaux gravement menacés.
"Si nous pouvons identifier, à partir de leurs motifs, le type de végétation ou la structure la plus efficace pour que le camouflage fonctionne, cela pourrait nous donner une très bonne cible à examiner en termes de restauration de ces écosystèmes", dit-il.
